Unlivre magnifique, constituĂ© par un ensemble de tĂ©moignages de femmes ayant survĂ©cu Ă  l'enfer de la dĂ©portation dans le camp de concentration de Ravensbruck. Le livre est constituĂ© selon diffĂ©rents thĂšmes comme la faim dans le camps, les mauvais traitements ou encore les maladies. Un livre trĂšs reprĂ©sentatif de la vie dans les camps, Ă  lire absolument !!! ‎De l'UniversitĂ© aux Camps de Concentration. TĂ©moignages strasbourgeois.‎ ‎Hors SĂ©rie des Publications de la FacultĂ© des Lettres de l'UniversitĂ© de Strasbourg, Paris, Les Belles Lettres, 1954, 2e Ă©dition, fort gd. in-8, br., XI - 1 - 560 - 4 pp., nb. reproductions de documents anciens en noir, "nos morts", Vocabulaire usuel des camps de concentrations, index des noms de personnes, index des noms de lieux et de nationalitĂ©s, gd. carte dĂ©pliable dĂ©signant les camps de concentrations, ENVOI sur une carte de visite de Marcel Fritsch datant du 1er octobre 1986, RĂ©union de trĂšs nombreux tĂ©moignages d'anciens prisonniers de camps de concentrations durant la Seconde Guerre mondiale. Le livre dĂ©bute avec les nombreuse "rafles" en France, puis vient les rĂ©cits des dĂ©portĂ©s dans les diffĂ©rents camps Buchenwald, Dachau, Dora, Ellrich, Mauthausen, Melk, Ebensee, Flossenburg, Helmstedt mine de sel, Stutthof, Ravensbruck, Zwodau, Auschwitz, Grossrose, Buchenwald. Des rĂ©cits "insoutenables" mĂȘme 60 ans aprĂšs ! RARE TrĂšs bon Ă©tat ‎ ‎Librairie gĂ©nĂ©raliste spĂ©cialisĂ©e en livres de gastronomie, Ɠnologie et tabagie, installĂ©e Ă  450m du futur institut international de gastronomie de JoĂ«l ROBUCHON Ă  Montmorillon 86-Vienne‎ Ila paru indispensable Ă  l'auteur, lui-mĂȘme dĂ©portĂ© Ă  3 ans et demi avec sa famille au camp de concentration de RavensbrĂŒck puis de Bergen-Belsen, d'octobre 1943 Ă  Livres PubliĂ© le 09/09/17 mis Ă  jour le 08/12/20 Partager © NORMAND/Leextra via Leemage Berlin 1945, un bunker, la Pologne, les camps de concentration
 Pour son premier roman, “Ces rĂȘves qu’on piĂ©tine”, SĂ©bastien Spitzer n’a pas cherchĂ© la facilitĂ©. Et derriĂšre la grande Histoire, se niche une fiction autobiographique
 Dans l’hĂŽtel particulier appartenant Ă  sa grand-mĂšre, au cƓur du 16e arrondissement parisien, il n’y avait pas de livres – la richesse n’est donc pas forcĂ©ment synonyme de culture
 En revanche, on rappelait volontiers que Maurice Leblanc, le crĂ©ateur d’ArsĂšne Lupin, et la Belle OtĂ©ro y avaient sĂ©journĂ©. SĂ©bastien Spitzer y a passĂ© son enfance et sa jeunesse, entre sa mĂšre, sa grand-mĂšre et son jeune frĂšre Romain, devenu directeur gĂ©nĂ©ral chez Givenchy. Du pĂšre, on ne parlait guĂšre. Ce grand absent faisait alors de nombreux sĂ©jours en prison, escroc un jour, escroc toujours
 Aujourd’hui encore, cet homme de l’ombre reste la faille principale de SĂ©bastien Spitzer, qui ne cache pas son trouble en l’évoquant. Et va jusqu’à confier qu’à sa façon, son premier roman, Ces rĂȘves qu’on piĂ©tine, parle de lui. Cette fiction est pourtant Ă  mille lieues de l’autobiographie. Elle se dĂ©roule en 1945, dans un bunker berlinois, en compagnie de Magda Goebbels et de ses enfants, mais aussi sur les routes des camps de concentration, avec la jeune et mutique Ava. La fillette, Ă  peine sauvĂ©e de la mort, tient serrĂ©es entre ses mains les lettres d’un certain Richard FriedlĂ€nder, le pĂšre oubliĂ© de Magda Goebbels. C’est lĂ , dans cette liasse de papiers, que se cache une clĂ© du livre. Le romancier a inventĂ© ces lettres que Richard FriedlĂ€nder Ă©crivit Ă  sa fille, faisant de cet homme mystĂ©rieux un hĂ©ros en creux ». Une façon de brouiller les pistes et de se sentir libre d’écrire ce qu’il voulait. “Je savais que je ne devais pas trahir leur mĂ©moire” Vous savez, prĂ©cise-t-il, lorsque j’étais en train d’écrire, je suis allĂ© souvent marcher au MĂ©morial de la Shoah, et les murs oĂč sont inscrits les noms des morts Ă©taient pour moi comme des garde-fous. Je savais que je ne devais pas trahir leur mĂ©moire. » Emu, il parle de fiction encapsulĂ©e dans l’Histoire », puis se met Ă  sourire en affirmant qu’il a pris conscience tout rĂ©cemment que ce sont les initiales de son nom. Un ami l’a calmĂ© en lui faisant remarquer que c’était pareil pour Steven Spielberg – l’humour trĂšs noir
 du hasard. La quĂȘte des origines est donc le ferment de son travail d’écrivain dĂ©butant. Auparavant, SĂ©bastien Spitzer fut journaliste, Ă  Jeune Afrique en particulier, avant de parcourir le Proche et le Moyen Orient. Aujourd’hui, il vient de reprendre la route des reportages, travaille pour des maisons de production audiovisuelle, aprĂšs deux longues annĂ©es passĂ©es enfermĂ© chez lui, entre son ordinateur et ses notes. Une obsession qui l’a laissĂ© des nuits entiĂšres sans dormir, mais il ne regrette rien. A 12 ans dĂ©jĂ , je savais que je deviendrai, un jour, Ă©crivain ». Il a 47 ans aujourd’hui, et termine un second livre sur le thĂšme de
 l’argent. En attendant, Ces rĂȘves qu’on piĂ©tine recevra ce week-end Ă  Nancy, lors du festival Le Livre sur la Place, le prix Stanislas, qui rĂ©compense le meilleur premier roman de la rentrĂ©e littĂ©raire ». Il est aussi l’un des cinq livres finalistes du prix Fnac, dont le laurĂ©at sera connu le 14 septembre 2017. A lire Ces rĂȘves qu’on piĂ©tine, de SĂ©bastien Spitzer, Ă©d. de l’Observatoire, 304 p., 20 €. Premier roman Ă©crivain français RentrĂ©e littĂ©raire Édition SĂ©bastien Spitzer Partager Contribuer Sur le mĂȘme thĂšme Ainsi les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans aprĂšs la libĂ©ration d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vĂ©cu. « Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent Ă  cƓur ouvert. » Paris Match « Mon cƓur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour SUR LES CAMPS DE CONCENTRATION...1°- Christophe SauliĂšre "Faute de chambre Ă  gaz, si tel est bien le cas , je ne souhaite a personne d'aller crever dans les carriĂšres de pierre de Mauthausen, les souterrains de Dora-Nordhausen , les usines de la grande bourgeoisie patronale germano-nazie Krupp et Daimler-Benz , ou de se faire dĂ©cimer par la typhoĂŻde, les pneumonies , la dysenterie et le scorbut , faute de soins , de chauffage et de nourriture rappel, environ 350 000 prisonniers de guerre soviĂ©tiques sont morts - tuĂ©s par le travail forcĂ© - ou ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s dans les camps nazis. Pour exemples , parmi les 15 000 prisonniers de guerre soviĂ©tiques dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz pour le travail forcĂ©, seulement 92 survivront. A Buchenwald , ils seront 17 000 Ă  pĂ©rir par le travail forcĂ© . Les russes du Block 20 , insurgĂ©s Ă  Mauthausen , seront prĂšs de 3000 Ă  ĂȘtre abattus .2°- Brigitte Pascall Il faudrait parler aussi la sauvage rĂ©pression des membres du sonderkommando, qui ont dynamitĂ© un crĂ©matorium d'Auchwitz le 7 octobre1944. EssayĂ© de libĂ©rer le camp des femmes avec des tenailles ! Les nazis noyĂšrent la mutinerie dans le sang, tirant sur eux au pistolet Ă  bout portant. Les dĂ©tenus prĂšs du crĂ©matoire Ă©tant abattus sur lendemain, plus de 450 manquaient Ă  l'appel cf le livre de Hermann Langbein "Hommes et femmes Ă  Auchwitz", Ă©dition 10/18, n° 2481, avec une prĂ©face de Primo camp d’Auchwitz est un mauvais exemple, car il Ă©tait Ă  la fois un camp de travail bagne et camp d'extermination. DĂšs le mois de juillet 1944, voyant que l’Allemagne avait perdu la guerre, Himmler fit dĂ©truire les chambres Ă  gaz, pour ne pas laisser de traces. En revanche, Birkenau Ă©tait un "pur" camp d’extermination il n'y avait pas de sĂ©lection, les femmes et les enfants Ă©taient conduits directement Ă  la chambre Ă  gaz !
Jeuneintellectuel républicain, Pere Vives i Clavé (Barcelone, 1910-Mauthausen, 1941), rejoint la France en 1939, aprÚs la chute de Barcelone aux mains des franquistes. Pris dans le flot de l'exode (la retirada), il connaßt les camps
Les premiers camps de concentration furent ouverts en Allemagne mĂȘme. Par la suite, d'autres camps furent construits dons les pays occupĂ©s d'Europe centrale et orientale. IsolĂ©s, loin de tout tĂ©moin, les prisonniers y Ă©taient traitĂ©s encore plus camps renfermaient essentiellement des Juifs mais aussi des prisonniers politiques, des journalistes, des syndicalistes, des Tziganes, des homosexuels et des TĂ©moins de JĂ©hovah
 Les nazis tenaient des registres dans lesquels figurait le nom de chaque prisonnier, sa date d'arrivĂ©e, la raison de sa prĂ©sence dans le camp, les dĂ©lits commis, les chĂątiments infligĂ©s, la cause et la date du prisonniers se voyaient attribuer, Ă  la place de leur nom, un numĂ©ro qui Ă©tait tatouĂ© sur leur avant-bras. Les chĂątiments Ă©taient inhumains et les dĂ©tenus pouvaient ĂȘtre abattus au moindre prĂ©texte. La nourriture Ă©tait rationnĂ©e, les hivers rigoureux et les maladies faisaient des ravages. Les prisonniers dormaient dans de gigantesques dortoirs, jusqu'Ă  dix dans le mĂȘme lit. Nombre d'entre eux Ă©taient utilisĂ©s comme cobayes pour des expĂ©riences mĂ©dicales. D'autres Ă©taient conduits dans des usines voisines pour travailler comme L'opĂ©ration n'Ă©tait pas douloureuse et ne durait pas plus d'une minute, mais elle Ă©tait traumatisante. Sa signification symbolique Ă©tait Ă©vidente pour tous c'est un signe indĂ©lĂ©bile, vous ne sortirez plus d'ici ; c'est la marque qu'on imprime sur les esclaves et les bestiaux destinĂ©s Ă  l'abattoir, et c'est ce que vous ĂȘtes devenus. Vous n'avez plus de nom ceci est votre nouveau nom. » Primo Levi dans Les Naufrages et les RescapĂ©s Le tatouage n'Ă©tait pas une expĂ©rience agrĂ©able, surtout si on songe au cĂŽtĂ© primitif de l'appareil utilisĂ©. Il y avait du sang et une vilaine boursouflure aprĂšs. Mais l'expĂ©rience la plus traumatisante, ce fut le rasage du crĂąne. Je me sentis totalement vulnĂ©rable et rĂ©duite Ă  moins que rien. Je dus Ă©galement abandonner mes vĂȘtements, et je me suis retrouvĂ©e complĂštement nue, chauve, avec un numĂ©ro sur le bras. En l'espace de quelques minutes, on mavait privĂ©e de toute trace de dignitĂ© humaine et il n'Ă©tait plus possible de me diffĂ©rencier de tous ceux qui m'entouraient. »Anita, survivante de l'HolocaustePour en savoir plus, dĂ©couvrez nos dossiers sur le sort des enfants dans la Shoah,la genĂšse du gĂ©nocide avec les extraits de la sĂ©rie documentaire Jusqu'au dernier la destruction des Juifs d'Europe,l'histoire du conflit racontĂ© au travers d'images d'archives dans Apocalypse la DeuxiĂšme Guerre mondiale,des tĂ©moignages de personnes ayant vĂ©cu la Seconde Guerre mondiale dans Un village français, ils y Ă©taient...
ShiraHaas (hĂ©breu : Ś©Ś™ŚšŚ” Ś”ŚŚĄ) est une actrice israĂ©lienne, nĂ©e le 11 mai 1995 Ă  Hod Hasharon.. Biographie. Shira Haas naĂźt le 11 mai 1995 Ă  Hod Hasharon, en IsraĂ«l, dans une famille juive.Ses parents, tous deux sabras, sont d’origine polonaise, hongroise et tchĂšque [1].Son grand-pĂšre, un survivant du gĂ©nocide juif, fut emprisonnĂ© dans le camp de concentration d’Auschwitz
18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 2045 Si je vous dis que des compositeurs ont Ă©crit de la musique dans les camps de concentration nazis, peut-ĂȘtre vous rĂ©crierez-vous sans doute n'avaient-ils pas la tĂȘte Ă  cela, ou Ă©taient-ils occupĂ©s Ă  d'autres activitĂ©s beaucoup moins agrĂ©ables. Et pourtant... une dĂ©pĂȘche de l'Agence France Presse m'a fait tilt aujourd'hui Ă  ce sujet. Un Italien Juif nommĂ© Francesco Lotoro est en effet sur la piste des partitions produites par des compositeurs dĂ©portĂ©s par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Un exemple viendra cependant Ă  l'esprit de pas mal de monde si l'on Ă©voque ces pages de l'Histoire celle du "Quatuor pour la fin des temps", Ă©crit par Olivier Messiaen au Stalag VIII-A de Görlitz. Une oeuvre formellement atypique, en particulier du fait de sa distribution violoncelle, violon, clarinette, piano. La piĂšce a pourtant Ă©tĂ© créée au stalag en 1941, et elle est sans doute la piĂšce la plus cĂ©lĂšbre de ce type de production. Mais il n'y a pas que ça. Francesco Lotoro cherche depuis 1991, inlassablement, depuis qu'il a corrigĂ© une partition signĂ©e de Gideon Klein, emprisonnĂ© Ă  Theresienstadt et dĂ©cĂ©dĂ© au camp de concentration de FĂŒrstengrube en 1945, reçue des mains de la propre soeur du compositeur. Ce qui a frappĂ© le musicien, c'est la difficultĂ© de l'oeuvre. Un peu de recherche lui a permis de comprendre que les musiciens internĂ©s Ă  Theresienstadt avaient droit Ă  une demi-heure de piano par jour. Pas mal? Insuffisant pour un vrai travail technique. Mais les compositeurs allaient Ă  l'essentiel pendant cette demi-heure, concevant les partitions dans leur tĂȘte, loin des contingences matĂ©rielles liĂ©es Ă  l'instrument. "Permettre aux musiciens de continuer Ă  travailler Ă©tait aussi un moyen de mieux les contrĂŽler. Dans le camp d'Auschwitz, il y avait sept orchestres. Quand j'ai commencĂ©, je pensais retrouver tout au plus quelques centaines d'oeuvres", expose Francesco Lotoro en guise d'explication Ă  la possibilitĂ© laissĂ©e aux musiciens de pratiquer leur art. Depuis, Francesco Lotoro a retrouvĂ© quatre mille partitions Ă©crites dans ces difficiles conditions. L'homme les archive, Ă  l'exemple d'une piĂšce en cinq actes Ă©crite sur du papier hygiĂ©nique, signĂ©e Rudolf Karel, disciple d'AntonĂ­n DvorĂĄk, compositeur tchĂšque bien connu. Il ratisse large, recueillant certes la musique classique, mais aussi des oeuvres lĂ©gĂšres ou de variĂ©tĂ©, europĂ©ennes ou venant d'horizons plus lointains. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les titres des piĂšces on trouve lĂ  des sonates, des fugues, des chansons de cabaret, des cadences destinĂ©es aux concertos pour piano de Beethoven, des symphonies, et d'autres choses encore. Le musicologue prĂ©cise que cette production n'Ă©tait pas forcĂ©ment triste les oeuvres parlent de foi, de famille, de patrie, etc. Certain de jouer un "contre la montre" et d'accomplir une forme de devoir de mĂ©moire, Francesco Lotoro sait d'ores et dĂ©jĂ  que certaines piĂšces sont irrĂ©mĂ©diablement perdues, soixante ans aprĂšs les faits. Son devoir de mĂ©moirei prend peu Ă  peu la forme d'une sĂ©rie de disques, dont six ont dĂ©jĂ  paru, sous le label KZ Musik. Une visite du site du label permet de constater que certains compositeurs ont survĂ©cu aux camps, et que d'autres y ont laissĂ© leur vie. L'objectif? Finir le travail en 2012, avec la collaboration d'orchestres si nĂ©cessaire. Source AFP; photos d'Olivier Messiaen de Gideon Klein fondation G. Klein et de Francesco Lotoro Tribune de GenĂšve. Site du projet de M. Lotoro PubliĂ© par Daniel Fattore - dans Musique
Dans« Le rapport Auschiwtz », Peter Bebjak raconte l’histoire de deux juifs slovaques dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz en 1942, qui ont rĂ©ussi Ă  s’évader du
AccueilArtsFille d’un survivant des camps de concentration, Sara Davidmann confronte son histoire familiale dans un projet photo 2011, Sara Davidmann dĂ©couvre que sa mĂšre a consignĂ©, “avec d’incroyables dĂ©tails”, sa vie entiĂšre dans des journaux et carnets. La mĂȘme annĂ©e, l’artiste prĂ©sente “My Mother’s Notebooks”, sa premiĂšre exposition liĂ©e Ă  sa famille, puis “Ken. To be destroyed”, “l’histoire d’un secret de famille” sur le coming out transgenre d’un membre de sa dix ans, l’artiste allie ainsi son travail crĂ©atif Ă  son histoire familiale. Son dernier projet en date, Mischling1, pĂ©nĂštre plus loin encore dans ses racines et leurs Ă©nigmes. “Ça a commencĂ© avec la dĂ©couverte d’un album photo et de notes Ă©crites en allemand et jamais traduites. Ma cousine Linda en avait hĂ©ritĂ© par sa mĂšre, ma tante Susi. Susi Ă©tait la sƓur de mon pĂšre Manfred. Mon pĂšre et ma tante ont survĂ©cu Ă  la Shoah en fuyant le Berlin nazi Ă  bord du Kindertransport. Ils sont arrivĂ©s en Grande-Bretagne en 1939, mon pĂšre avait 14 ans et ma tante 17”, nous jusque bien aprĂšs la mort de son pĂšre, Sara Davidmann raconte n’avoir “rien su du cĂŽtĂ© juif allemand de [sa] famille”. “Mon pĂšre n’a jamais pu parler de son expĂ©rience d’avoir grandi en tant que jeune garçon juif dans le Berlin nazi, des Ă©vĂ©nements traumatiques vĂ©cus avant son Ă©vacuation, des membres de sa famille tuĂ©s dans la Shoah ou de son Ă©vacuation”, “chapitre trop douloureux Ă  revisiter”, Sara Davidmann a dĂ©cidĂ© de l’empoigner Ă  mains nues aprĂšs avoir dĂ©couvert cet album photo et les notes qui l’accompagnaient. Au fil des pages, l’artiste se sentait plus ou moins liĂ©e aux traits qui apparaissaient devant ses yeux, aux sourires, aux regards de personnes qu’elle ne rencontrera jamais. Elle dĂ©couvrait Ă©galement avec effroi que de nombreux visages disparaissaient des images aprĂšs la Seconde Guerre images d’archive et de sangEn mĂȘme temps que Sara Davidmann partait en quĂȘte de “traces de vie” concernant ces anonymes intimes, elle rĂ©alisait des Ɠuvres rassemblant “des reproductions des photos dĂ©couvertes, des documents et des recherches historiques”. “Elles ne montrent pas seulement l’histoire de ma famille, elles rĂ©vĂšlent Ă©galement la profonde connexion que je ressens par rapport Ă  cette histoire en tant que fille d’un survivant de la Shoah.”Face Ă  ce deuil si particulier, l’artiste a rĂ©alisĂ© des chimigrammes une technique de crĂ©ations d’images Ă  partir de procĂ©dĂ©s chimiques, sans appareil photo mĂȘlant passĂ© et prĂ©sent “Dans la chambre noire, j’ai mĂ©langĂ© mon sang au rĂ©vĂ©lateur photo afin que les tirages soient faits Ă  partir de mon sang, crĂ©ant une connexion directe entre moi-mĂȘme, le passĂ© tel qu’il est perçu Ă  travers les photos et la continuitĂ© de ma lignĂ©e. Des couches de produits chimiques et de sang, de blanchiment photographique, de dessin et de rayures sur la surface ont Ă©tĂ© utilisĂ©es simultanĂ©ment pour effacer et rĂ©vĂ©ler l’image originale.”En plus du blanchiment photo, la photographe explique avoir “utilisĂ© du feu”, un Ă©lĂ©ment “plus extrĂȘme, plus dangereux”, qu’elle ne maĂźtrisait pas toujours. Une pratique importante pour elle, descendante d’une histoire livre photo rĂ©sultant de ce projet, Mischling1, a permis Ă  Sara Davidmann de dĂ©couvrir que, tandis que certains membres de sa famille avaient Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  Auschwitz et Theresienstadt, d’autres avaient survĂ©cu et fui Ă  Shanghai, en France ou Ă  Berlin, grĂące Ă  de faux documents. Mais plus que de simplement s’atteler Ă  son histoire personnelle, le projet a une portĂ©e universelle conclut l’artiste “Les rĂ©actions au livre ont Ă©tĂ© trĂšs puissantes. Les lecteurs ont Ă©tĂ© trĂšs Ă©mus. Ça veut dire beaucoup, pour moi, que ce travail touche les gens.”Mischling1 de Sara Davidmann est disponible aux Ă©ditions Gost voir aussi sur Konbini
Ils’agissait de bandes pour la plupart nausĂ©abondes qui prenaient pour cadre les camps de concentration nazis, avec pour vocation de dĂ©crire par le menu les souffrances de jeunes femmes
1 Le pillage des janvier 1939, Adolf Hitler prĂ©pare activement la guerre. Il est furieux, car il vient de prendre connaissance d'une note confidentielle, datĂ©e du 7 janvier, prĂ©parĂ©e Ă  son intention par le prĂ©sident du directoire de la Reichsbank, Hjalmar Schacht. Le ton du message est en effet alarmant. Le IIIe Reich, explique Schacht, est au bord de la banqueroute Il n'y a plus de rĂ©serves ni de devises Ă  la Reichsbank" Les rĂ©serves constituĂ©es par l'annexion de l'Autriche et par l'appel aux valeurs Ă©trangĂšres et aux piĂšces d'or autochtones sont Ă©puisĂ©es. Les finances de l'Etat sont au bord de l'effondrement», Ă©crit-il. L'Allemagne qui, quelques mois plus tard, va lancer ses troupes Ă  l'assaut de la Pologne, de la TchĂ©coslovaquie, de la Belgique et de la France a les caisses vides. Hitler sait que l'or est le nerf de la guerre moderne. Il permet d'acheter les matĂ©riaux stratĂ©giques nĂ©cessaires aux forces armĂ©es du Reich. DĂšs le dĂ©but de la guerre, c'est donc de maniĂšre systĂ©matique que les nazis organisent le pillage. Les victoires Ă©clairs de la Wehrmacht l'armĂ©e allemande en juin 1940 marquent le dĂ©but d'une chasse au trĂ©sor sans prĂ©cĂ©dent. Dans tous les territoires occupĂ©s, les services de la Reichsbank, les SS, les Affaires Ă©trangĂšres et les services Ă©conomiques de divers autres ministĂšres participent au pillage des lingots, des piĂšces, des bijoux et des devises. Le bras opĂ©rationnel de ce gangstĂ©risme d'Etat, ce sont les commandos mobiles, les Devisenschutzkommandos, les commandos de protection des devises». Leur pouvoir est illimitĂ© ils fouillent les caisses d'Ă©pargne, les banques privĂ©es et leurs filiales, collectent l'or des bijoutiers, des joailliers, Ă©cument le marchĂ© noir, saisissent des biens privĂ©s et forcent les coffres de certains clients des rĂ©sultats sont Ă  la hauteur des espĂ©rances des nazis. Pour la seule Belgique, entre novembre et dĂ©cembre 1940, la curĂ©e des commandos de protection des devises» rapporte l'Ă©quivalent de 4 320 millions de francs actuels et de 250 millions de devises. Revers de cette efficacitĂ© rapidement, le territoire belge n'est plus une source attractive. Le salut pour les nazis vient alors des Pays-Bas. Ils mettent la main sur 100 tonnes d'or de la banque nationale complĂ©tĂ©s par le butin des commandos de devises, en tout l'Ă©quivalent de 5400 millions de francs rĂ©actualisĂ©s. L'essentiel de ce magot de guerre paie les livraisons d'acier, de tungstĂšne, de pĂ©trole, du wolfram en provenance des pays neutres" Mais le gisement nĂ©erlandais s'Ă©puise aussi. L'or de la Banque nationale belge BNB, mis Ă  l'abri en Afrique, devient alors un enjeu central pour les nazis. Le 26 juin 1940, quatre semaines aprĂšs la capitulation de l'armĂ©e belge, le roi LĂ©opold III, prisonnier de la Wehrmacht, demande au FĂŒhrer de bien vouloir rapatrier l'or belge, qui serait cachĂ© Ă  proximitĂ© de Bordeaux. Les Allemands interrogent les autoritĂ©s de Vichy. Avec diligence, la rĂ©ponse française Ă©numĂšre les rĂ©serves d'or dĂ©posĂ©es Ă  la Banque de France 4 944 caisses qui contiennent effectivement 221, 730 tonnes d'or de la Banque nationale belge, 1 208 caisses, soit 57 tonnes d'or polonais, 10 tonnes d'or luxembourgeois, letton, lituanien, norvĂ©gien et tchĂšque. Tout cet or avait Ă©tĂ© confiĂ© Ă  la Banque centrale française pour le mettre en lieu sĂ»r. Mais Vichy prĂ©cise que cet or n'est plus Ă  Bordeaux, il est sur le continent africain. En effet, le 18 juin 1940, le mĂȘme jour oĂč de Gaulle avait lancĂ© son appel Ă  la France libre depuis Londres, vingt-quatre heures aprĂšs que le marĂ©chal PĂ©tain eut demandĂ© un armistice au IIIe Reich, une escadre d'or, comme au temps des galions espagnols, avait levĂ© l'ancre. Elle Ă©tait chargĂ©e de 288,730 tonnes d'or. Les Etats-Unis Ă©taient la destination prĂ©vue, mais les bateaux britanniques ne viendront pas au rendez-vous. Cap est donc mis sur le SĂ©nĂ©gal, loin de Hitler et des champs de batailles europĂ©ens. En France, les autoritĂ©s pĂ©tainistes veulent croire qu'elles tireront profit d'une politique de sacrifice volontaire et de collaboration avec le IIIe Reich. De leur propre initiative, elles proposent Ă  Berlin de servir d'intermĂ©diaire pour rĂ©cupĂ©rer l'or. AprĂšs tout, le SĂ©nĂ©gal est une colonie française. La rĂ©ponse allemande claque comme une gifle. Le 12 septembre 1940, Johannes Hemmen, le chef de la dĂ©lĂ©gation allemande chargĂ© de rĂ©cupĂ©rer l'or belge, lance au gouverneur de la Banque de France, BrĂ©at de Boisanger En Belgique, c'est nous qui sommes les maĂźtres. Nous avons donc tous les droits sur la Banque de Belgique, et c'est Ă  titre de client que je vous demande de mettre notre or en sĂ©curitĂ©. Je vous prie de le faire transporter en Belgique, ou tout au moins Ă  Paris.» Cette exigence est contraire au droit international. Mais on n'en est plus lĂ . Les Allemands ont dĂ©jĂ  fait main basse sur l'or autrichien aprĂšs l'Anschluss, puis sur celui de la ville libre de Dantzig. Pour l'or belge, les nazis mettent cependant les formes ils convoquent une confĂ©rence le 10 octobre 1940 Ă  Wiesbaden. Le gouverneur de la Banque nationale belge, Janssen est Ă©cartĂ©; officiellement, il est subitement tombĂ© malade». C'est von Becker, un commissaire allemand, qui le remplace. Les nazis se font le porteur d'un faux message de Janssen, qui demande le rapatriement de l'or belge. Le droit mis au pas, reste Ă  rĂ©cupĂ©rer l'or pour Hitler. Vichy vient une seconde fois au secours des Allemands. C'est novembre 1940. PĂ©tain dĂ©cide d'accomplir un geste symbolique de rĂ©conciliation» avec le IIIe Reich. Il envoie deux avions chercher quelques tonnes d'or au SĂ©nĂ©gal pour les livrer aux nazis. Puis, Vichy ordonne, sans en avertir les gouverneurs des banques centrales, de livrer la totalitĂ© de l'or belge aux Allemands. L'opĂ©ration est en soi risquĂ©e seule la voie de terre qui passe par la savane sĂ©nĂ©galaise vers le dĂ©sert saharien offre une sĂ©curitĂ© suffisante face aux sous-marins et aux avions alliĂ©s. Qu'importe! Les caisses d'or partent pour une invraisemblable odyssĂ©e. C'est d'abord ThiĂšs, puis la ville de KayĂšs Ă  l'intĂ©rieur des terres, Bamako sur la rive gauche du Niger, Kukikuru, tĂȘte de ligne du chemin de fer et ancienne capitale du Soudan français. LĂ , les caisses sont transbordĂ©es dans des camions lĂ©gers ou sur des bateaux sur le Niger, mais les inondations bloquent le convoi. AprĂšs des mois d'attente, les caisses parviennent Ă  l'oasis de Tombouctou, puis atteignent Gao, la ville sainte des musulmans d'Afrique occidentale. Nouveau transbordement et cette fois, c'est Ă  dos de chameaux ou sur des camions, que les caisses chargĂ©es d'or parcourent les 1 700 km de piste jusqu'Ă  Colomb-BĂ©char, dans le sud algĂ©rien, puis par train 1 600 km parviennent jusqu'Ă  Alger. LĂ , des avions-cargo français, puis des appareils allemands les conduisent Ă  Berlin. En tout, un voyage de dix-huit mois. Le dernier transport atteint la capitale allemande le 26 mai 1942. Impuissants, les Belges protestent. FalsifiĂ©s, les lingots sont acheminĂ©s en Suisse afin de servir l'effort de guerre L'or des l'Ă©tĂ© 1942, les camps de concentration et d'extermination livrent leur effroyable butin dents en or arrachĂ©es, montures de lunettes en or, alliances, bracelets, chaĂźnes de montres" Selon les dĂ©clarations de l'arracheur de dents de Treblinka, deux valises de 8 Ă  10 kilos sortaient chaque semaine du camp», soit l'Ă©quivalent de 2 millions de francs suisses de l'Ă©poque, rien que pour ce camp relativement peu rentable. Le ReichsfĂŒhrer Heinrich Himmler suit de trĂšs prĂšs ces opĂ©rations. Ainsi, fin juin 1944, il demande Ă  la direction du camp de concentration de Birkenwald, quelle est la quantitĂ© d'or disponible sur-le-champ. Un tĂ©lex dresse la liste macabre quelques plaquettes d'or, un pendentif de montre et six chaĂźnes, ainsi que des bracelets et des piĂšces dĂ©tachĂ©es», en tout 4,399 kilos, d'une valeur, au cours officiel, de 10 marks et 85 pfennigs. Himmler ordonne que 3 kilos soient transfĂ©rĂ©s Ă  la Reichsbank immĂ©diatement et que le reste serve ­ Ă  titre exceptionnel ­ Ă  des fins de corruption et de renseignements».A Auschwitz, les dents Ă©taient extraites tout de suite aprĂšs que les victimes eurent Ă©tĂ© asphyxiĂ©es dans les chambres Ă  gaz et avant que les corps ne soient brĂ»lĂ©s dans les fours crĂ©matoires. Ce travail Ă©tait fait par des dentistes de la Sonderkommando section spĂ©ciale composĂ©e par les prisonniers eux-mĂȘmes, appelĂ©s dans le jargon du camp Goldarbeiter. Refondu en lingots, l'or Ă©tait ensuite envoyĂ© sous escorte Ă  Oranienburg prĂšs de Berlin, oĂč se trouvait un bureau de la SS chargĂ© de la gestion des biens, qui le remettait ensuite, ou du moins en grande partie, Ă  la Reichsbank. Shlama Dragon, juif polonais, ancien membre de la Sonderkommando, qui a travaillĂ© dans les chambres Ă  gaz au camp d'Auschwitz et qui a rĂ©ussi miraculeusement Ă  survivre, raconte Quand le mĂ©decin du camp, Joseph Mengele, constatait que les hommes Ă©taient morts, il disait "Es ist schon fertig c'est dĂ©jĂ  fini, un SS ouvrait les portes des chambres Ă  gaz, et nous, munis de masques, on enlevait les corps. Dans un couloir, les coiffeurs coupaient les cheveux, dans un autre compartiment, les dentistes enlevaient les dents.»La Banque centrale du Reich rĂ©ceptionne donc l'or et les devises des juifs, mais aussi celui des adversaires du rĂ©gime en fuite ou assassinĂ©s. Les bijoux Ă  faible teneur en or ainsi que les pierres prĂ©cieuses sont Ă©coulĂ©s sur le marchĂ© parallĂšle des pays neutres ­ surtout en Suisse ­ par des collaborateurs». Ceux-ci encaissent des francs suisses et des dollars utiles pour le commerce extĂ©rieur allemand. L'or de meilleure qualitĂ© est refondu pour ĂȘtre transformĂ© en lingots, exportĂ© et masquĂ© ainsi de sa vĂ©ritable origine. Le rapport Eizenstat du nom du sous-secrĂ©taire d'Etat amĂ©ricain au Commerce demandĂ© par Bill Clinton et publiĂ© en 1996 note Une partie au moins de l'or vendu Ă  l'Ă©tranger avait Ă©tĂ© arrachĂ© aux victimes des camps de concentration ainsi qu'Ă  d'autres civils.» Quand les soldats de la 9e division d'infanterie amĂ©ricaine entrent en Allemagne au printemps 1945, ils mettent la main sur 100 tonnes de lingots d'or cachĂ©s par les nazis dans les mines de sel de Merkers, et trouvent en mĂȘme temps des valises entiĂšres de couronnes, de montres, et de bijoux en or volĂ©s aux juifs. La Reichsbank avait ouvert un compte intitulĂ© Melmer», du nom d'un responsable SS, sur lequel Ă©tait dĂ©posĂ© l'or volĂ©. Un cĂąble de l'ambassade des Etats-Unis Ă  Paris informe dĂ©but 1946 le dĂ©partement d'Etat que 8 307 des lingots rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă  Merkers ont peut-ĂȘtre Ă©tĂ© fondus Ă  partir de couronnes dentaires rĂ©cupĂ©rĂ©es sur des cadavres». Des voix s'Ă©lĂšvent alors pour proposer de procĂ©der Ă  l'analyse de l'or rĂ©cupĂ©rĂ©, celui de Merkers comme celui que la Suisse va restituer conformĂ©ment Ă  l'accord de Washington, afin de dĂ©terminer ce qui provient des banques centrales europĂ©ennes, et ce qui provient des victimes de l'Holocauste. Mais la proposition est Ă©cartĂ©e. Nous ne savions pas qu'on pouvait dĂ©terminer si cet or provenait de dents, de bracelets ou d'autres sources», a expliquĂ© dans une interview au Los Angeles Times Seymour Rubin, un diplomate amĂ©ricain Ă  la retraite d'origine juive, qui avait nĂ©gociĂ© avec les Suisses en 1945/ le rapport Eizenstat constate Il existe des preuves indiscutables que l'or volĂ© par les nazis Ă  des civils et Ă  des victimes des camps Ă©tait systĂ©matiquement reçu, classĂ©, vendu, nanti, dĂ©posĂ© ou converti et fondu par la Reichsbank en lingots d'or, puis placĂ© dans les rĂ©serves d'or monĂ©taires de cette derniĂšre au cĂŽtĂ© de l'or volĂ© ailleurs en Europe.» Fondu, l'or SS Ă©tait impossible Ă  distinguer des lingots d'or volĂ© dans les diffĂ©rentes banques centrales des pays d'Europe occupĂ©s par les nazis. Ainsi, l'analyse d'une opĂ©ration de fonte de florins nĂ©erlandais volĂ©s, effectuĂ©e en 1943, par l'hĂŽtel des Monnaies prussien, indique que 37 kilos d'or fin provenant de pillages SS avaient Ă©tĂ© ajoutĂ©s pendant l'opĂ©ration. En l'espĂšce, cet or fut vendu presque en totalitĂ© Ă  la Allemagne, en tout cas, les archives de la Reichsbank sur l'or nazi en provenance des camps ont mystĂ©rieusement disparu. Hersch Fischler, un historien, a dĂ©couvert dĂ©but 1997, aux archives fĂ©dĂ©rales allemandes de Coblence, qu'en 1948, les AmĂ©ricains ont remis Ă  la Bank Deutscher LĂ€nder prĂ©dĂ©cesseur de l'actuelle Bundesbank les archives de la Reichsbank concernant l'or nazi. Il a mis la main sur un document indiquant que des archives, comprenant 25 chemises relatives aux livraisons d'or venant des camps, ont Ă©tĂ© donnĂ©es Ă  la Bank Deutscher LĂ€nder. Or, aujourd'hui, la Bundesbank, hĂ©ritiĂšre de la Bank Deutscher LĂ€nder et installĂ©e dans le mĂȘme bĂątiment affirme ne pas avoir lesdits La machine Ă  blanchir pillage massif et systĂ©matique de l'or dans les pays occupĂ©s et des victimes du nazisme n'Ă©tait pas une opĂ©ration laissĂ©e au hasard elle Ă©tait essentielle au financement de la machine de guerre allemande" Parmi les pays neutres, la Suisse fut le principal banquier et intermĂ©diaire financier des nazis», commente le rapport Eizenstat. La Suisse a-t-elle Ă©tĂ© le receleur de Hitler et de sa politique de pillage systĂ©matique? Et si tel est le cas, la politique de collaboration Ă©conomique de la Suisse a-t-elle prolongĂ© la guerre et occasionnĂ© des victimes supplĂ©mentaires? C'est, rĂ©sumĂ© Ă  grands traits, la perspective amĂ©ricaine dĂšs 1944, qu'a repris le rapport Eizenstat. Le gouvernement suisse rejette toujours ces accusations qu'il estime infondĂ©es. Si les interprĂ©tations divergent, les faits, eux, ne sont pas contestables. Depuis mai 1940 et la dĂ©faite de la France, la Suisse, encerclĂ©e par les forces de l'Axe, est dans une position difficile. Elle craint d'ĂȘtre Ă  son tour avalĂ©e par la Wehrmacht. Elle mobilise ses soldats, mais son plus grand atout dissuasif, tient Ă  son rĂŽle de plaque tournante et Ă  l'importance du franc suisse demeurĂ© la seule devise convertible durant toute la guerre. Ce point est capital. La machine de guerre allemande a dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin des pays neutres la SuĂšde lui fournit le fer et les roulements Ă  bille. Le Portugal livre plusieurs ressources minĂ©rales indispensables, dont le tungstĂšne, un additif utilisĂ© dans la production d'acier et nĂ©cessaire Ă  la construction d'armes de qualitĂ© lire page VIII. L'Espagne maintient un commerce actif de biens de matiĂšres premiĂšres. La Turquie fournit le chrome. Ces pays n'acceptent pas le reichsmark en paiement. Les nazis doivent rĂ©gler en or ou en devises nĂ©gociables sur le marchĂ©, au mieux en francs suisses. Mais aprĂšs la dĂ©faite allemande de Stalingrad, plusieurs pays neutres s'interrogent s'il est encore souhaitable d'accepter de l'or allemand» douteux. N'est-ce pas plus sage de refuser cet or, pour s'Ă©pargner des difficultĂ©s politiques dans l'aprĂšs-guerre? BientĂŽt, l'Espagne et le Portugal ne veulent plus d'or allemand». Le rĂŽle de la Suisse devient alors capital. Walther Funk, prĂ©sident de la Reichsbank constate La Suisse est le seul pays oĂč d'importantes quantitĂ©s d'or peuvent encore ĂȘtre changĂ©es en devises.» En juin 1943, il Ă©crit mĂȘme que l'Allemagne ne peut se passer de l'aide suisse pour l'Ă©change de l'or, ne fĂ»t-ce que deux mois». Dans un rapport confidentiel de trois pages datĂ© d'octobre 1942, Paul Rossy, vice-prĂ©sident de la BNS Banque nationale suisse, tire les conclusions Le Portugal n'accepte plus l'or de la Reichsbank en paiement, en partie pour des raisons politiques, sans doute aussi, pour des raisons juridiques.» Il ajoute De telles objections tombent si l'or passe entre nos mains. Nous devrions y rĂ©flĂ©chir.» Comme le dit Werner Rings qui a Ă©tĂ© Ă©crit l'ouvrage le plus documentĂ© sur la question 1, Rossy a une idĂ©e de prestidigitateur» transformer de l'or allemand en or suisse. Une parfaite opĂ©ration de blanchiment qui se concrĂ©tise par des opĂ©rations triangulaires Hitler livre contre des francs suisses de l'or volĂ©, puis paie avec ces devises, les matiĂšres premiĂšres stratĂ©giques en provenance de Turquie, du Portugal, d'Espagne" Ces pays vendent ensuite leurs francs suisses contre de l'or porteur d'un certificat d'origine suisse. Ils se voient ainsi dĂ©livrĂ©s de toute critique alliĂ©e ils peuvent prĂ©tendre n'avoir fait qu'acheter de l'or Ă  la Suisse. Ils sont blanchis» le tour de passe-passe a rĂ©ussi. Lorsque, en 1943, les AlliĂ©s mettent en garde les neutres contre le fait d'accepter l'or du Reich, il est trop tard 756 millions de francs suisses d'or allemand» dont 411 millions d'or belge ont dĂ©jĂ  pris le chemin de Berne. Pour toute la durĂ©e de la guerre, 1,7 milliard de francs suisses passent par la Suisse. Les deux tiers de l'or vendu ont Ă©tĂ© illĂ©galement acquis, pillĂ©s essentiellement Ă  la Belgique et aux Pays-Bas. De facto, sans bruit, en pleine guerre, la Suisse dĂ©tient le monopole du marchĂ© de l'or. Les chambres fortes de la BNS en sont l'Ă©picentre. Le gĂ©nie» du marchĂ© triangulaire imaginĂ© par Paul Rossy fait que des opĂ©rations de vente de produits stratĂ©giques ne se concrĂ©tisent financiĂšrement que par des dĂ©placements de quelques mĂštres dans les caves de la marchĂ© est indĂ©tectable en surface. Il suffit aux employĂ©s de la BNS de transvaser de l'or d'un dĂ©pĂŽt Ă  un autre, sans mĂȘme changer de salle. Tout l'or est en effet entreposĂ© dans une piĂšce de 120 mĂštres carrĂ©s, 39 000 lingots de 12,5 kilos sont soigneusement disposĂ©s sur des Ă©tagĂšres, 48 tonnes en tout. Le gouvernement suisse a donnĂ© sa bĂ©nĂ©diction. Une note confidentielle des Affaires Ă©trangĂšres de mai 1944 constate avec une franchise surprenante Les paiements allemands Ă  la SuĂšde s'effectuent gĂ©nĂ©ralement par de l'or Ă  Berne oĂč les lingots sont poinçonnĂ©s Ă  son chiffre" Evidemment, le public n'en sait rien et la SuĂšde n'est pas mentionnĂ©e dans les articles de presse comme un acheteur de l'or volĂ© ou pillĂ©. La Suisse lui sert, en somme, de paravent et de sauvegarde.».4 Le rĂšglement de l' 1943, les AlliĂ©s commencent Ă  faire pression sur les neutres pour refuser l'or des nazis. En 1944, AmĂ©ricains et Britanniques dĂ©clarent que les transactions sont illĂ©gales et qu'elles ne seront pas reconnues dans l'aprĂšs-guerre. Lorsque les AlliĂ©s sentent que la victoire a changĂ© de camp, Washington lance le coup d'envoi de l'opĂ©ration Safehaven» ainsi appelĂ©e parce qu'il s'agit d'Ă©viter que les avoirs nazis volĂ©s trouvent un refuge sĂ»r» confiĂ©e Ă  des agents des services secrets de l'OSS, l'ancĂȘtre de la CIA. L'objectif est triple il s'agit de bloquer le transfert d'avoirs allemands vers la Suisse et les neutres, de rĂ©cupĂ©rer l'or volĂ© et de prĂ©venir toute renaissance ultĂ©rieure du nazisme, en Ă©vitant que le IIIe Reich ne dĂ©place ses ressources hors d'Allemagne. En janvier 1945, le prĂ©sident Roosevelt Ă©crit Ă  son homologue suisse, von Steiger Ce serait une chose terrible pour la conscience, pour tout Suisse aimant la libertĂ©, de se rendre compte que son pays a freinĂ© les efforts d'autres pays aimant la libertĂ© pour dĂ©barrasser le monde d'un infĂąme tyran" Je m'exprime en ces termes parce que chaque jour oĂč la guerre se prolonge coĂ»te la vie Ă  un certain nombre de mes compatriotes.»Churchill est tout aussi clair. Mais la BNS et les banques privĂ©es suisses continuent de travailler jusqu'Ă  la fin de la guerre avec les nazis. Survient la paix. Les AlliĂ©s exigent que la Suisse restitue l'or volĂ©. Les nĂ©gociateurs alliĂ©s estiment qu'entre 200 et 398 millions de dollars-or volĂ©s sont en Suisse Ă  la fin de la guerre environ 9 et 18 milliards de francs d'aujourd'hui. C'est une nĂ©gociation homĂ©rique qui s'engage au dĂ©but 1946 Ă  Washington. Pendant soixante-huit jours, les Suisses inventent mille prĂ©textes, font preuve d'un juridisme sans limite, Ă©puisent leurs nĂ©gociateurs. A la veille de la confĂ©rence, ils nient mĂȘme avoir reçu de l'or volĂ© pendant la guerre. Pendant la confĂ©rence, ils s'en tiennent Ă  une lecture restrictive du droit international et des lois suisses. Les AmĂ©ricains veulent boucler la nĂ©gociation rapidement pour donner la prioritĂ© Ă  la reconstruction de l'Europe. Les Britanniques ne veulent pas que ces discussions s'Ă©ternisent. Selon un mĂ©mo du 22 janvier 1946 de la British Embassy Ă  Washington, les gouvernements neutres sont moralement et Ă©conomiquement dans une position beaucoup plus forte pour rĂ©sister Ă  des sanctions qu'ils ne l'Ă©taient durant les hostilitĂ©s. De plus, les AlliĂ©s ne peuvent imposer les mĂȘmes pressions morales et Ă©conomiques». La guerre froide commence. En rĂ©alitĂ©, reconnaĂźt le rapport Eizenstat, l'objectif principal des AlliĂ©s» dans l'immĂ©diat aprĂšs-guerre, ndlr Ă©tait la sĂ©curitĂ© en Europe». Il fallait Ă©viter que l'or ne soit rĂ©cupĂ©rĂ© par les nazis en fuite, consolider le front antisoviĂ©tique, et remettre sur pied une Allemagne de l'Ouest dĂ©mocratique. Il n'Ă©tait pas question de se mettre les neutres» Ă  dos pour dĂ©dommager les l'inflexibilitĂ© suisse, les AlliĂ©s rĂ©duisent alors leurs prĂ©tentions Ă  130 millions de dollars soit dix fois plus au cours actuel, puis Ă  88 millions, montant de l'or volĂ© en Belgique que les Suisses reconnurent ils paient 58 millions de dollars en 1946 pour solde de tout compte» environ 3 milliards de francs d'aujourd'hui, concernant toutes les prĂ©tentions Ă©ventuelles sur les transactions entre la Suisse et la Reichsbank. Avec un culot sans limite, les nĂ©gociateurs suisses ont fait inclure dans le prĂ©ambule, que la ConfĂ©dĂ©ration ne jugeait pas fondĂ©e en droit la restitution de l'or», mais que le gouvernement suisse Ă©tait dĂ©sireux de contribuer Ă  la pacification et Ă  la reconstruction de l'Europe, y compris le ravitaillement des contrĂ©es dĂ©vastĂ©es» !. Le 25 mai 1946, l'accord de Washington est signĂ©. Les AmĂ©ricains lĂšvent le blocage qu'ils avaient imposĂ© sur 5 milliards de francs suisses de l'Ă©poque qui se trouvaient sur leur territoire et dĂ©chirent la liste noire d'entreprises suisses qui commerçaient avec les nazis. La Suisse vient de rĂ©ussir son entrĂ©e dans le systĂšme Ă©conomique de l'aprĂšs-guerre. En septembre 1946, la commission tripartite est Ă©tablie pour examiner les demandes des gouvernements ­ et non des personnes privĂ©es ­ en vue de la restitution de l'or monĂ©taire volĂ©. ComposĂ© de reprĂ©sentants des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, le mandat de cet organisme est de s'assurer que chaque pays demandeur obtienne restitution ­ par l'intermĂ©diaire du Gold Pool mis sur pied par ses soins ­, en proportion de ce que les Allemands avaient volĂ©. Une dizaine de pays Ă©mettent des revendications l'Albanie, l'Autriche, la Belgique, la TchĂ©coslovaquie, la GrĂšce, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. 3IcoL.
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